par Adèle Arseneau 5 février 2021
Malgré le contexte économique somme toute au ralenti depuis plusieurs semaines, La Vague, corporation d’innovation et de développement des Îles, va bon train.
Âgé d’à peine huit mois, l’accélérateur d’entreprises marche à bon régime, explique le directeur Gino Thorne : « on est rendu à une trentaine d’entreprises qu’on a soit rencontrées, référencées ou en pourparlers pour les faire entrer dans un programme d’accompagnement (…) avec le réseau des accélérateurs du Québec on a de plus en plus un réseau de coachs potentiels et d’experts à travers le Québec, dans pleins de domaines. »
« On sent que nos entreprises ont plus de temps à consacrer à leurs projets de croissance. La pandémie permet de prendre le pas de recul. Pour nous, c’est un bon moment pour accélérer les entrepreneurs et je crois que c’est pour ça qu’on a tant de sollicitations », soulève la conseillère spéciale, Emmanuelle Cyr.
«Quand on a lancé le projet de La Vague, on a évalué les besoins des entrepreneurs dans la phase croissance. C’est ce qu’ils nous disaient : on a besoin de partenaires d’affaires, on se sent seuls dans nos projets de croissance. Donc si on voulait intervenir de façon efficace et être un catalyseur d’entreprises dans la croissance, il fallait trouver la bonne équipe et accompagner l’entreprise dans cette phase-là. C’est pour ça qu’on nous interpelle, c’est vraiment un besoin. »
On cite à titre d’exemples les Cultures du large et OSM Atlantique, qui ont des projets d’expansion et sont accompagnées dans leur accélération. « Les deux projets sont complètement différents, mais on leur trouve un coach d’affaire, un entrepreneur qui a eu du succès, puis qui est passé par ces étapes-là, et qui est capable de se mettre dans la peau de l’entrepreneur, dans la direction générale de l’entreprise et pas seulement le conseiller; le challenger, lui poser les bonnes questions, lui transmettre des compétences entrepreneuriales pour que le projet tienne la route et qu’on ne fasse pas de mauvais investissements qui pourraient coûter très chers à ces entreprises-là. Ça peut virer au cauchemar », explique la conseillère.
De son côté, le directeur général souligne que l’accompagnement concerne aussi le plan d’affaires : c’est la commercialisation, les ressources humaines, etc. « On regarde plusieurs facettes pour les aider à atteindre leur but, on a des points de contrôle réguliers, on ne laisse pas une entreprise partir avec un coach pendant un an. » « On a un plan détaillé qui coordonne chaque activité de l’accélération, tout ça mené par des rencontres. Une fois qu’on a trouvé l’équipe qui va transmettre ses compétences et faire accélérer le projet, nous on le rythme, pour que le projet avance à bonne cadence », spécifie Mme Cyr.
Les entrepreneurs peuvent contacter directement La Vague ou sont redirigés par d’autres organisations.
L’accompagnement peut durer de six mois à un an et l’utilisation des 300 premières heures d’honoraires professionnels sont financées à 90 % par La Vague. « Un parcours d’accompagnement peut coûter entre 30 000 $ et 50 000 $, ce qui revient entre 3 000$ et 5 000$ à l’entreprise. »
Chaque entreprise passe préalablement par une présélection et doit répondre à certains critères qui concernent la maturité de l’entreprise, l’impact du projet pour l’entreprise et sur le milieu, parmi ceux-là. Ensuite, un comité valide la sélection.
M. Thorne fait valoir que depuis leur implantation en 2018, les accélérateurs d’entreprises du Québec voient des retombées positives. On travaille avec le MAIN (Mouvement des accélérateurs d’innovation du Québec), qui vient de recevoir 12 millions de dollars du ministère de l’Économie et de l’Innovation, et l’équipe assiste au Sommet des accélérateurs où se retrouvent plusieurs exemples de pratiques innovantes et d’accompagnement d’entreprises. « On est jeunes comme accélérateur, mais on est bien coaché, on fait des bons mouvements pour avoir accès à un réseau riche en compétences. C’est ça la clef, c’est de connecter un entrepreneur avec une sommité au Québec ou ailleurs dans le monde. »
La Vague est financée par le gouvernement du Québec, la Communauté maritime et Desjardins.
Rappelons que pour l’instant, le siège principal se trouve au Centre récréatif, mais qu’on devrait intégrer éventuellement l’église de Cap-aux-Meules qui devrait être désacralisée, une phase qui a été retardée à cause de la complexité liée à la pandémie. Si tout va bien, on prendrait possession à la fin avril ou début mai, afin que débutent des travaux pour pouvoir l’intégrer en mai 2022.
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